La Semaine Sainte de Séville est l’une des célébrations religieuses et culturelles les plus importantes d’Espagne, connue non seulement pour sa profonde dévotion, mais aussi pour son impressionnante beauté, sa tradition et son caractère unique. Chaque année, des milliers de personnes affluent dans la ville pour vivre cette expérience unique, marquée par des processions, de la musique, de la ferveur religieuse et de l’excitation dans l’air. Cependant, derrière chaque paso et chaque confrérie se cachent des curiosités qui passent souvent inaperçues. Nous vous présentons ici cinq des plus fascinantes.
- Comment s’organise une confrérie dans la rue ?
Les processions de rue commencent généralement par la Croix du Guide escortée de deux lanternes. Le cortège des Nazaréens suit et, pour une meilleure organisation, est divisé en sections séparées par des insignes. Les insignes qui apparaissent toujours dans chaque procession sont le Senatus, le Livre des Règles, le Simpecado et la banderole corporative. Il faut préciser que toutes les confréries n’ont pas le même nombre de sections ou d’insignes. Les confréries ont entre un et trois pasos, le plus courant étant deux. Le premier représente un passage de la Passion du Christ et le second la Vierge Marie sous un dais.
- Les Nazaréens.
Les Nazaréens sont les membres de la Confrérie qui font la Station de Pénitence. Ils sont vêtus de tuniques de différentes couleurs, normalement les couleurs corporatives de la Confrérie, et d’un capuchon conique recouvert d’un masque qui cache le visage pour maintenir l’anonymat de la personne. Ces curieux vêtements proviennent des habitudes des ordres religieux, tandis que le capuchon rappelle ceux que portaient les prisonniers de l’Inquisition pendant les procès.
- La procession officielle : un chemin commun vers la cathédrale.
Les soixante confréries qui font leur chemin de pénitence du Dimanche des Rameaux au Dimanche de Pâques suivent un itinéraire commun appelé la Carrera Oficial (route officielle) qui va de la Plaza de la Campana à la cathédrale. Cette route a été établie en 1604 par le cardinal Niño de Guevara, qui a ordonné que toutes les confréries fassent leur station de pénitence à la cathédrale, à l’exception de celles de Triana qui, jusqu’au XIXe siècle, se rendaient à l’église paroissiale de Santa Ana. La Carrera Oficial est le seul endroit payant pour voir les confréries et les places et loges sont tirées au sort au début de chaque année.
- La torrija, cette friandise typique du Carême.
Pendant le Carême et la Pâque, il est très courant de manger des sucreries typiques comme les torrijas et les pestiños. Ces délices culinaires sont apparus pour accompagner le jeûne du carême, au cours duquel aucune viande n’est consommée. Les torrijas et les pestiños, avec leur valeur calorique élevée, fournissaient l’énergie dont le corps avait besoin pendant la période d’abstinence. Si vous souhaitez goûter ce dessert typique, nous vous recommandons la Confitería de La Campana, Los Ángeles, Ochoa ou Manu Jara.
- Plus de 48 heures ininterrompues de confréries.
Les grands jours de la Semaine Sainte à Séville sont le jeudi saint, le célèbre Madrugá et le Vendredi Saint. Il s’agit de trois jours au cours desquels les confréries d’un jour se chevauchent avec celles d’un autre jour. Les confréries du Jeudi saint sont encore en train d’entrer lorsqu’à minuit, du jeudi au Vendredi Saint, le Madrugá commence avec le départ de la Hermandad de la Macarena. Et deux heures après l’entrée des deux Esperanzas, Triana et Macarena, la Hermandad del Cachorro, qui sera la dernière des confréries du Vendredi Saint à partir (à l’aube du Samedi Saint).
- Un véritable musée dans la rue.
S’il est une chose dont la Semaine Sainte de Séville peut se vanter, c’est d’avoir des images qui, ailleurs, seraient déposées dans les meilleurs musées du monde, raison pour laquelle les Sévillans les traitent avec tant de soin et de respect. C’est le cas du Cristo de la Vera+Cruz, qui a plus de cinq siècles, ou du Cristo de Burgos, qui date également du XVIe siècle. L’image de Nuestro Padre Jesús del Gran Poder, la grande dévotion de la ville, a aujourd’hui 405 ans. Ce n’est pas seulement l’âge de ces images, mais aussi le fait qu’il s’agisse d’œuvres de grands artistes baroques espagnols, comme Juan de Mesa, Martínez Montañés, Pedro Roldán et sa fille La Roldana, qui les rend très attrayantes pour les amateurs d’art.
- Plus de 70 confréries… Mais il y en avait plus autrefois.
La Semaine Sainte sévillane compte actuellement environ 70 confréries, avec une moyenne de 8 confréries par jour. Mais il y avait d’autres confréries qui n’existent plus aujourd’hui, bien que leurs anciens titulaires survivent dans les églises comme des témoins silencieux de l’histoire de cette célébration séculaire. Par exemple, dans le cas de Triana, aux 7 confréries qui défilent aujourd’hui en procession s’ajoutent la Virgen de la Parra, la Borriquita de Triana, Los Mareantes, l’Ecce Homo, la Tentación de Cristo, etc.
